Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du vendredi 27 octobre 2017 à 9h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 — Article 26

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Le premier de ces défis est la baisse de la natalité, que vous avez évoquée. Elle n'est pas seulement liée à la politique familiale, mais aussi au fait que les femmes, entre vingt et trente ans, font moins d'enfants qu'avant et repoussent progressivement l'âge du premier enfant. Cela peut expliquer cette baisse transitoire de la natalité mais, comme vous, je la surveille de près et je serais très inquiète si la natalité se révélait être en décroissance.

Le deuxième défi que nous avons à relever concerne les familles pauvres. En effet, nous l'avons dit, 36 % des familles monoparentales et 3 millions d'enfants vivent sous le seuil de pauvreté. Ces enfants, vous le savez, n'ont quasiment aucune perspective de s'en sortir : ce sont les mêmes qui auront des problèmes de santé, qui n'accéderont pas à la prévention, qui seront en échec scolaire et qui n'accéderont pas à l'emploi. C'est un défi. Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur cette particularité de l'évolution des pauvres dans notre pays, qui est tout à fait spécifique à la France.

Troisième défi, enfin : les femmes veulent travailler et concilier la vie familiale et la vie professionnelle,. Nous devons les entendre et les aider.

Quel choix avons-nous fait ? D'abord, les mesures du PLFSS que nous discutons aujourd'hui ne se traduisent pas par des économies, mais par un surcroît de 90 millions d'euros pour les familles. Ce n'est donc pas un PLFSS d'économies et je vous demande de prendre en compte l'ensemble des mesures, en cohérence, sans les découper pour les prendre une à une, car cela nuit à la sérénité des débats et pourrait laisser penser que nous faisons des économies sur les familles.

Je vous rappelle en effet que nous allons revaloriser l'allocation de soutien de famille, c'est-à-dire l'allocation destinée aux femmes seules qui élèvent leurs enfants, ce qui concernera 750 000 familles monoparentales. Il faut trouver un budget pour cela et je pense que, comme moi, vous y voyez une priorité. Pour savoir combien il est difficile d'élever un enfant à deux, on imagine combien il est difficile de le faire seule. C'est, là encore, un choix que j'assume.

Le complément familial majoré, qui sera examiné plus tard, améliorera le sort de 450 000 familles, les plus pauvres, qui recevront un surcroît de 17 euros par mois, lequel compense donc les 15 euros par mois que nous évoquerons ultérieurement.

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