Au risque de nous répéter, en prévoyant d'aligner le barème et le montant des plafonds de ressources de l'allocation de base de la PAJe sur ceux du complément familial, vous reprenez d'une main ce que vous avez voulu donner de l'autre un peu plus tôt. Ces plafonds étant moins élevés, cela aboutira à une baisse d'allocation de 7,80 euros à 15,60 euros par mois selon la structure du foyer, soit une perte de 250 à 500 euros pour les parents sur trois ans, selon le calcul de l'UNAF. D'ores et déjà, 20 % des familles sont exclues de la PAJE en raison de leurs revenus. Avec ce dispositif, vous excluez encore 10 % des familles.
Plus fondamentalement, le projet est cohérent : on modifie le rapport des citoyens à l'impôt dans la loi de finances ; on remet en cause l'universalité de la PAJE dans la loi de financement de la Sécurité sociale ; on prétend vouloir envoyer un signal en direction de ceux qui en ont le plus besoin pour tenter de rattraper la turpitude de l'impôt sur la fortune. Mais le compte n'y est pas !
Au bout du compte, les familles seront la variable d'ajustement de votre mauvaise politique. Nous en avons ici l'illustration : une baisse de 70 millions d'euros cette année, 300 millions d'euros l'année prochaine et 500 millions l'année suivante – C. Q. F. D. !