Monsieur le Premier ministre, le 1er novembre, vous avez sorti de votre poche la réforme de l'assurance chômage, qui vous permettra de faire les poches d'un chômeur indemnisé sur deux, ce qui représente 14 000 personnes dans le seul département du Puy-de-Dôme.
La semaine dernière, à la question posée par les députés communistes, Mme la ministre du travail a répondu que la réforme ouvrirait l'accès à l'assurance chômage aux salariés démissionnant de leur travail et aux indépendants. En réalité, seuls 60 000 personnes en bénéficieront. Et quelle punition pour tant d'autres !
Punition immédiate pour 710 000 chômeurs qui n'auront pas travaillé six mois. Punition massive avec une réduction de 22 %, en moyenne, des indemnités. Punition amplifiée pour les plus démunis, qui devront accepter des emplois encore plus précaires. Punition assumée, monsieur le Premier ministre, puisque vous anticipez, dès le budget pour 2020, l'augmentation du nombre des personnes en fin de droits, touchant une allocation de solidarité de 500 euros chacune.
Brutalité, injustice, réduction de droits et de revenu : avez-vous conscience qu'il y a là une mèche lente sur un bâton de dynamite sociale ? Surtout, allez-vous prendre en compte l'augmentation du taux de pauvreté dans notre pays, qui frôle désormais 15 % de la population avec 400 000 pauvres supplémentaires en un an ?