Vous dites, madame la ministre, qu'il y a moins de demandeurs d'emploi à La Réunion. Certes, on observe un léger frémissement en cette fin d'année 2019, mais les chiffres de 2018 présentés dans le document que j'ai cité font état d'une véritable dégringolade de la situation de l'emploi en 2017 et 2018. Ce sont des faits. Que la réforme mise en oeuvre soit suffisamment efficace pour que cette dégringolade ait pu être rattrapée en six mois, je veux bien l'entendre, mais cela me paraît difficile à croire.
En outre, nous avons tout à la fois la possibilité de mettre en oeuvre des aides et exonérations sur les bas et moyens salaires et le devoir d'instaurer d'autres exonérations sur les salaires plus élevés que touchent les encadrants. En effet, les jeunes diplômés ne reviennent pas à La Réunion, et lorsqu'ils retournent dans leur île natale, ils ne disposent pas d'une offre de salaires sur des postes d'encadrement à la hauteur de leur engagement. Or, bien souvent, leurs parents, qui appartiennent aux classes modestes et moyennes, ont fait beaucoup d'efforts, beaucoup de sacrifices, et aimeraient que leur enfant incarne la réussite dans leur territoire. Nous pouvons donc agir à la fois sur les bas et moyens salaires et sur les salaires plus élevés : l'un n'empêche pas l'autre.