Je voudrais également rebondir sur ce thème car le problème est le même en matière de défiscalisation. Le sujet est récurrent, mais quelle solution faut-il choisir ? Opter pour la sincérité budgétaire, qui voudrait, puisqu'on n'est pas capable de consommer les crédits, qu'on les baisse, ou bien doubler les moyens pour faciliter l'accès à ces crédits ? Nous sommes prêts à travailler avec l'AFD pour créer une plateforme d'ingénierie dans les outre-mer, mais soyons ambitieux pour nos territoires et faisons-leur confiance. C'est le coeur du problème : tous les ans, avec mes collègues de Calédonie, nous demandons la décentralisation de l'instruction, mais on ne nous fait pas confiance. Nous passons donc notre temps à accomplir des allers-retours entre administrations.
Je suis heureuse de voir que nous sommes très nombreux sur ces bancs et je remercie les collègues de l'Hexagone présents au débat. Je sais que vous connaissez aussi cette difficulté dans vos circonscriptions ; vous voyez la complexité que représente le fait d'être à une heure de train de tel ou tel service. Alors imaginez ce qu'il en est quand vous êtes à vingt-deux heures d'avion, et qu'en plus, en Polynésie, vous reprenez encore trois heures d'avion à l'intérieur même de la collectivité ! Il faut nous donner des moyens conséquents, financiers et techniques, et non réduire les crédits au prétexte qu'on ne pourrait pas les consommer ; je ne suis pas en phase avec cette vision.
En conséquence, par solidarité, nous soutiendrons l'amendement. Il faut marquer le fait que ce type de réponse n'est pas acceptable, surtout au regard des besoins criants et urgents de nos territoires, notamment de La Réunion.