J'ai accepté, je le répète, de rédiger ce rapport, au terme de nombreuses auditions. Les relations entre le Languedoc-Roussillon et Paris ou entre la Normandie et l'Alsace ne posent pas de problèmes : il s'agit de circuits courts, disposant de processus permettant aux citoyens français de se déplacer d'un département à l'autre dans les meilleures conditions possibles. Or vous faites de notre particularité un handicap très grave. Je comparerai, à cet égard, les possibilités évoquées par M. Dunoyer à la situation qui prévaut pour l'Atlantique et l'Amazonie. Pour quelles raisons n'appliquez-vous pas, au nom de l'égalité et de la constitutionnalité des droits, le même système entre la Martinique et la Guadeloupe ? Pour quelles raisons sommes-nous soumis strictement au marché, qui a fait passer le prix d'un billet, en deux ou trois ans, de 80 à 250 euros ? Pour quelles raisons laissez-vous les Martiniquais et les Guyanais payer un billet d'avion de 800 à 1 000 euros, alors qu'il en coûte 400 euros pour se rendre à Paris durant les périodes creuses ? Il s'agit vraiment un problème de droits et d'équité. On ne peut pas jouer indéfiniment à cela.
Vous nous rendez étrangers à la cordialité de notre géographie et nous pénalisez économiquement. En effet, la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane représentent un marché potentiel d'environ 1 million de personnes, permettant d'assurer la cohésion de cette zone. Le handicap ne consiste pas à ce qu'on ne peut pas se balader comme on veut en avion pour 200 euros – et pourquoi pas 50 euros, ou même 10 ? Non, le problème n'est pas là : il est qu'on éteint une dynamique de cohésion dans les régions, dans les bassins maritimes transfrontaliers.