Nous verrons en juin, avez-vous dit, madame la ministre, qu'un abondement du FEBECS ne serait pas la mesure la plus utile. La position que nous défendons correspond à une remontée de terrain : les associations, les écoles nous disent toutes que pour envoyer, dans le cadre de tel ou tel projet, les enfants ou les jeunes à Madagascar, à Maurice, à Paris ou ailleurs, c'est la croix et la bannière. Il faut organiser des événements, dîners dansants ou je ne sais quoi d'autre, pour avoir deux sous cinquante devant soi.
Nous avons institué, à Saint-Denis de La Réunion, une bourse de voyage. C'est donc la collectivité qui paie ! Et lorsqu'on demande aux gens s'ils ont pensé à s'adresser à la DJSCS – la direction de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale – , ils en découvrent, tout étonnés, l'existence. Ne pas faire connaître les dispositifs est une vraie méthode : on évite ainsi les dépenses, et le tour est joué !
Eu égard aux échos que nous avons pu avoir, la mesure dont nous parlons aura un véritable succès, à condition que l'on soit prêt à dépenser l'argent correspondant. Cette mesure, il faut donc la faire connaître, et ce ne sont pas seulement les préfectures qui doivent s'en charger mais aussi les rectorats et les acteurs de la politique de la ville : tout le monde doit se mobiliser pour résorber l'inégalité, considérable, dont sont victimes les enfants de nos territoires.
Je connais les difficultés en matière de connectivité. Mais le fonds existe : il est un outil que nous devons utiliser au maximum. L'une des plus grandes inégalités, en effet, c'est celle qui sépare un enfant auquel on permet de voyager et de découvrir le monde dès son plus jeune âge, et une autre qui ne s'en voit jamais offrir la possibilité. Cette grande, authentique inégalité fait toute la différence.