Alors qu'aujourd'hui, seulement un cinquième des personnes qui ont droit à l'AME y ont recours, je l'ai déjà dit, tout ce que le Gouvernement trouve à faire, c'est d'inventer de nouveaux obstacles à l'accès à l'AME afin de décourager encore davantage les ayants droit : délais de carence, barrières administratives, contrôles médicaux préalables…
L'objectif du Gouvernement n'est pas véritablement budgétaire : il s'agit d'un symbole, d'un message, envoyé prétendument aux personnes étrangères qui viendraient s'installer en France motivées par l'AME, mais dont le véritable destinataire est l'extrême droite.
M. Christian Reboul, référent migration, droits et santé, à Médecins du monde déclare : « Jusqu'à présent, le principe d'accès aux soins des demandeurs d'asile n'avait jamais été remis en cause, eu égard à leur vécu ». Il ajoute : « Donc c'est une étape de franchie, même symboliquement. »
On commence par trois jours de carence et un contrôle médical, puis chaque année l'AME sera rognée ! Nous pouvons en faire le pari : ce n'est qu'un début, votre combat se poursuivra dans l'hémicycle l'année prochaine.
Christian Reboul poursuit : « Il y aura une aggravation des pathologies et une convergence vers les urgences. » Or, vous le savez, les urgences sont déjà surpeuplées. Elles ne parviennent pas à accueillir correctement tous les patients. Bref, on va précariser davantage des personnes qui sont déjà en situation de vulnérabilité, sachant que la moitié des habitants des campements sont des demandeurs d'asile…
C'est donc une mesure d'anti-fraternité que nous propose le Gouvernement. Elle n'est peut-être que symbolique, mais les symboles sont importants, et nous aussi les défendons !