Ce dispositif est très important. On a coutume de dire qu'en construisant des bureaux on voit arriver de l'argent grâce aux taxes, tandis qu'en construisant des logements, sur lesquels le produit des taxes est assez faible, on voit arriver des citoyens… donc des emmerdements !
Si on veut donc encourager les maires à construire des logements pour résoudre la crise dans ce secteur, il faut financer les équipements rendus nécessaires par la croissance démographique. Dans la ville dont je viens, la population est passée de 85 000 à 115 000 habitants en une vingtaine d'années ; il faut y construire un groupe scolaire chaque année. À cet égard, la prime aux maires bâtisseurs était d'une grande aide.
M. le ministre donnait tout à l'heure l'exemple de la Seine-Saint-Denis. Sans vouloir m'attarder sur notre rencontre dans ce département la semaine dernière, et même si j'ai émis un avis positif à propos de nombreuses mesures annoncées à cette occasion, l'une d'entre elles, qui n'a guère été commentée, consiste en une aide de 20 millions d'euros sur dix ans destinée à la construction d'écoles. Or c'est dans ce département que le nombre de dédoublements des classes de CP et CE1 est le plus faible, en raison notamment de la pression immobilière, alors que c'est là qu'il devrait être le plus élevé.
La somme de 2 millions par an est nettement inférieure à ce que rapportait la prime aux maires bâtisseurs. Je le sais car, dans une autre vie, j'étais chargé de la gestion de cette prime dont le montant, pour la seule ville de Saint-Denis, s'élevait à 700 000 euros par an. Aujourd'hui, vous imaginez bien qu'aucune commune ne touchera une telle somme puisque les 2 millions annuels prévus par la nouvelle aide couvrent quarante villes de Seine-Saint-Denis. Je pense donc qu'il serait bon de rétablir cette prime.