… qu'il n'y a pas eu de concertation dans le cadre du débat parlementaire. Je m'inscris en faux. Je n'ai pas avec moi l'épaisse liasse de 600 pages – je ne sais pas si vous avez lu tous ces documents, en français, en anglais, études internationales sur l'aluminium et la myofasciite à macrophages – que j'ai montrée en commission. En tout cas, j'ai pris la peine, avec les administrateurs, de faire ce gros travail documentaire et de le communiquer à tous les parlementaires qui se sont suffisamment intéressés à la question pour participer aux auditions – je ne parle pas de Mme Obono ni de M. Dupont-Aignan, qui ne sont pas venus. Mais vous, madame Brocard, vous avez eu connaissance de l'ensemble de ces documents et nous avons eu l'occasion d'en débattre assez longuement en commission.
Je ne sais pas quelle est votre définition de la concertation ; je ne suis pas sûr que nous réussirons à vous convaincre que la concertation a bien eu lieu. Mais, voyez-vous, le plus important, est-ce de vous convaincre ou bien d'avancer, pour la santé des enfants de ce pays ? Je rejoins évidemment la ministre sur ce point. Si nous mettions fin à l'obligation du vaccin DTP – diphtérie, tétanos, poliomyélite – , 13 % des familles cesseraient de le faire administrer à leurs enfants, rendez-vous compte ! Cela montre bien l'importance de l'enjeu de l'obligation vaccinale.
Quand, dans les enquêtes d'opinion, on demande aux Français s'ils sont favorables à la vaccination, ils sont une écrasante majorité à répondre par l'affirmative. D'ailleurs, ce que nous souhaitons faire adopter aujourd'hui, c'est ni plus ni moins le calendrier vaccinal proposé depuis des années pour tous les enfants, que nous voulons rendre obligatoire afin de porter la couverture vaccinale – encore insuffisante – , à 90 ou 95 % ; nous n'introduisons aucun vaccin supplémentaire. Mais c'est quand on demande aux Français s'ils sont favorables à l'obligation vaccinale que les choses se corsent. On voit que le problème est moins les vaccins en eux-mêmes que le rapport qu'entretient la population avec ces traitements indispensables.
Dans ce contexte, nous devons prendre nos responsabilités en tant que parlementaires. À la fin d'une de nos auditions, qui réunissait des partisans et des adversaires de la vaccination, la représentante d'une association de patients nous a confié ses réflexions : l'obligation n'est pas la panacée, il est préférable que nous ayons tous envie de nous faire vacciner et de faire vacciner nos enfants, nous a-t-elle dit, avant d'ajouter, en nous regardant – en regardant notamment Mme Brocard, ce dont Mme Fiat, qui était présente, peut témoigner – ,…