Nous aurions bien sûr aimé davantage de précisions sur le Brexit, mais compte tenu de ce qui se passe, avec un Premier ministre capable d'envoyer une lettre signée et une non signée ; des votes au Parlement qui sont multiples, contradictoires, nous ne sommes pas au bout de nos surprises !
Vous l'avez dit, cette incertitude entraîne beaucoup d'inquiétudes et bien sûr pour une catégorie professionnelle que nous connaissons bien : les marins-pêcheurs. Ils sont extrêmement inquiets, d'autant qu'ils sortent d'une passe difficile. Actuellement, sur 43 fileyeurs dans le Boulonnais, 10 risquent de rester à quai et de ne plus repartir. La politique commune de la pêche étant une compétence européenne, je tenais à vous alerter sur la présence d'un navire : le Margiris. C'est l'un des plus gros chalutiers au monde, avec 140 mètres de long et 18 mètres de large. C'est un bateau qui a navigué un peu dans toutes les eaux mondiales. Il est allé en Australie, au Chili, en Mauritanie, mais chaque fois, on l'a prié d'aller voir un peu ailleurs. La raison est que ce navire arrive à pêcher 250 tonnes par jour. Je rappelle qu'un chalutier de Boulogne de vingt mètres pêche soixante tonnes par an. Ce bateau arrive à pêcher l'équivalent de cinq bateaux fileyeurs par an en une journée. Ce bateau est dans les eaux anglaises, sous le nez des pêcheurs français. Ils imaginent que s'il y avait un Brexit dur, les Britanniques reprenant la maîtrise de leurs eaux, il pourrait se retrouver dans les eaux françaises. C'est un pavillon lituanien, mais un armement néerlandais. Nous retrouvons chaque fois le problème de la pêche électrique. Madame la ministre, je souhaitais vous alerter de la présence de ce bateau.