Intervention de Michel Herbillon

Réunion du mercredi 23 octobre 2019 à 15h50
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Herbillon :

Madame la ministre, je voudrais reprendre vos propos. Vous parliez du Brexit et je vous cite : « Il convient de clarifier les enjeux et les échéances pour les citoyens. » Je vous invite à faire de même, lorsque vous parlez d'élargissement. Très franchement, je défie les citoyens des pays concernés d'une part et nos compatriotes d'autre part de comprendre quoi que ce soit au processus d'élargissement qui est en train d'être engagé par notre pays. Je trouve cela extrêmement grave, parce que s'il y a les positions que vous connaissez de nos compatriotes, que vous devez prendre en compte en tant que ministre des affaires européennes sur les questions d'élargissement, positions faites de frilosité, pour ne pas dire de rejet, avec tous les comportements politiques qu'il y a derrière ce type d'attitude, c'est parce qu'il manque singulièrement et il a manqué dans le passé et à plusieurs reprises de pédagogie de l'élargissement vis-à-vis de nos concitoyens. Je voudrais donc savoir si vous avez l'intention d'intégrer cette dimension qui me paraît essentielle par rapport au processus que le gouvernement français engage.

Vous nous dites que l'on a parlé de veto français, mais qu'il n'y en a pas eu. En revanche, vous ne nous dites pas ce qui s'est passé et quelles ont été les positions des différents pays à ce sujet. Vous ne nous l'avez pas dit. Ensuite, vous nous avez dit qu'il y avait eu une large majorité de soutien. Nous ne savons pas de qui il s'agit ni exactement sur quoi. Sur ces sujets absolument essentiels pour nos compatriotes, je vous invite à être beaucoup plus explicite et moins focalisée sur l'interne, en vous projetant sur l'explication à la fois vis-à-vis des parlementaires que nous sommes et vis-à-vis de nos concitoyens.

En vérité, quel est le calendrier de cette opération ? Vous nous dites que nous allons faire autrement et mieux. Pourquoi pas ? Je conviens avec vous que l'ouverture de ces différents chapitres est pour le moins absconse. Vous nous parlez de réversibilité, mais dans quelles conditions et comment ? Après vous avoir écoutée, je ne sais pas quelle est exactement la position française, quels soutiens elle a eus, dans quelles conditions et quel est l'intérêt de ce processus. C'est la première question.

Vous avez en partie répondu à ma deuxième question : quand allons-nous voir la fumée blanche concernant notre commissaire européen ?

Concernant le Brexit, il est vrai qu'il est très compliqué de savoir exactement ce qui se passe au Parlement britannique et chaque demi-journée nous apporte des surprises. Tout de même, il semble que depuis le vote d'hier soir, il y ait la volonté des parlementaires britanniques de regarder les différents chapitres, tous les articles et toutes les dispositions de cet accord. Si c'est ce processus qui est engagé, ne vaut-il pas la peine de donner un peu de temps, afin d'essayer de parvenir à un accord, plutôt que d'avoir un no deal ? Je crois que c'est la position d'un certain nombre de pays membres et il ne faudrait pas que sur ce point, la France soit isolée.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.