Ernest Renan disait, à juste titre, que la nation était « un plébiscite de tous les jours ». Le tissu associatif et l'amour de ses bénévoles y participent à chaque instant. Ce modèle est très estimé par les Français. Il concerne la quasi-totalité de la population vivant en France, qui participe – grâce à cette vitalité, conjuguée à un engagement sans faille des bénévoles – à un laboratoire démocratique unique en son genre.
Comme l'ont rappelé nos collègues, les chiffres parlent d'eux-mêmes : 1,3 million d'associations, 13 millions de bénévoles et près de 2 millions d'emplois, représentant 1 % du PIB.
Le domaine du sport – que vous connaissez parfaitement, madame la ministre – y participe d'autant plus qu'il permet une forme d'émancipation sociale de grande portée sociétale. Sa puissance inclusive est liée au fait qu'il est – comme d'autres secteurs, tels que la culture et la musique – l'un des meilleurs dispositifs pour la santé physique et psychologique. Il y a donc là un axe politique qui mérite d'être traité en priorité.
Mais cette famille connaît encore des difficultés importantes pour accéder aux sources de financements, aussi diverses que complexes. Elle souffre d'un émiettement des énergies face à des relations institutionnelles contradictoires, parfois inadaptées, qui conduisent à des paradoxes entre les aspirations et leur réalisation.
En attendant les préconisations que nous vous présenterons dans notre proposition de loi sur le sport, notamment sur la gouvernance des fédérations, avec l'élection des présidents de fédération par les président de club, ou encore l'égalité entre femmes et hommes dans les conseils d'administration, concentrons-nous sur le budget.
Un budget n'est pas seulement un chiffre inscrit sur un papier, mais bien la traduction d'une volonté politique : c'est ce qui permet la mise en oeuvre opérationnelle du développement des activités au sein de chaque club.
Le Président de la République s'est engagé à procéder à une réforme importante du sport en France, pour favoriser notamment le développement du sport dans les entreprises, du sport scolaire et des maisons sport-santé. Comment pouvez-vous nous assurer, madame la ministre, que ces objectifs seront bien atteints d'ici à la fin du quinquennat ?
Comment pouvez-vous, en outre, faciliter le quotidien des bénévoles, notamment dans leurs tâches administratives ? Des outils numériques et la puissance de l'intelligence artificielle pourraient les y aider, et leur permettre notamment d'obtenir les 100 millions d'euros de crédits européens disponibles chaque année dans le cadre des programmes Erasmus +, pour remettre la passion au coeur de la nation.