Ces réformes avaient malgré tout un objectif politique : la révision complète de l'organisation territoriale de notre pays. On parle de millefeuille. Mais un millefeuille, ce n'est pas seulement le nappage, c'est aussi la crème entre les feuilles. Les réformes se sont avant tout intéressées à la construction des grandes métropoles, qui devaient être « rentables » au niveau européen, dans le cadre d'une compétition mondiale. Il ne faut pas l'oublier !
Ces réformes ont créé de la colère, du désespoir. Nous étions plusieurs – sur différents bancs – à alerter sur leurs conséquences, même Mme la ministre, qui était sénatrice à l'époque. Nous nous en méfiions car nous savions qu'elles auraient des conséquences négatives, qu'elles affaibliraient la démocratie locale, qu'elles allaient abîmer les communes, fragiliser la citoyenneté, étouffer les besoins qui peuvent remonter des territoires.
Votre projet de loi est donc attendu. Apportera-t-il des réponses à la hauteur des enjeux ? Dans sa rédaction issue du Sénat, il procède à des ajustements techniques indispensables et ouvre aussi des perspectives, sans doute insuffisantes. Mais nous sommes là pour l'améliorer !
Le groupe de la Gauche démocrate et républicaine et les députés communistes seront fidèles à leur pratique : nous ne serons pas dans la posture. Notre ADN, c'est de travailler à l'amélioration des textes, en faisant preuve de bon sens, grâce aux expériences des uns et des autres, et aux témoignages que nous pouvons recueillir.
Il faudra améliorer certains mécanismes. je ne peux m'empêcher de citer Trotski : le cylindre, il faut l'améliorer ; le piston, il faut le renforcer ; mais aussi il faut de la vapeur. Nous allons essayer d'en injecter davantage.
Certes, il n'y aura pas de grand soir – vous l'avez dit. Nous nous en méfions beaucoup car, souvent, les grands soirs sont crépusculaires. Nous souhaitons des petits matins pour rendre la vie de nos communes plus lumineuse. Nous espérons qu'ils émergeront des débats. C'est l'objet des amendements que nous avons déposés et que nous défendrons.