Intervention de Jean-Baptiste Lemoyne

Réunion du mardi 5 novembre 2019 à 17h35
Commission des affaires étrangères

Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères :

Tout à fait. C'est la raison pour laquelle la France plaide en faveur désormais d'un encadrement des mandats dans le temps.

Je répondrai à Pierre Cordier que le registre n'est ni celui de l'incantatoire ni celui du « yakafokon ». Je l'incite à comparer la lettre de mission envoyée par Ursula von der Leyen à Phil Hogan et la partie du discours de la Sorbonne du Président de la République traitant du commerce : sans être un copiercoller, il y a une certaine inspiration, et je m'en félicite. Cela signifie que cette feuille de route prend en compte des objectifs et des priorités que la France avait mis en avant.

S'agissant du Mercosur, nous nous dotons de tous les outils qui nous permettront d'engager nos partenaires européens.

Les entreprises présentes dans la délégation en Chine appartiennent surtout au secteur agroalimentaire, notamment aux filières de la viande, et en particulier la filière bovine, parce que nous avons obtenu la levée de l'embargo. Jusqu'à présent, la France a exporté peu de boeuf vers la Chine – moins de 50 tonnes sur une année glissante. Nous devons maintenant faire agréer nos abattoirs, car il faut vraiment que nous nous emparions de ce marché, qui est considérable pour le boeuf mais également pour la viande porcine. Le secteur de l'aéronautique est aussi très représenté parce que nous espérons accélérer la certification d'appareils, de moteurs, de même que les industries culturelles et créatives, ainsi que les industries de santé. Nous espérons capitaliser sur de nombreux aspects.

Monsieur Petit, j'ai vu des évolutions se dessiner en dix-huit mois. Le 9 novembre prochain sera marqué par l'anniversaire de la chute du mur de Berlin, il y a trente ans. Le message est bien sûr celui de la réunification allemande mais aussi de la réunification européenne. Nous avons connu, pendant cinquante ans, une Europe pour partie sous le parapluie américain et pour l'autre partie sous le joug soviétique. Il s'agit de faire en sorte que l'Europe devienne à nouveau sujet et non plus objet des relations internationales, et que sa souveraineté s'exerce aussi en matière commerciale. C'est vraiment l'enjeu des prochains mois, des prochaines années. La défense se construit petit à petit et, en matière commerciale, les lignes bougent, même si le besoin de pédagogie se fait encore sentir. J'en veux pour preuve qu'un gouvernement a récemment inauguré un tramway préparé et livré par la Chine.

Alain David demande pourquoi la France est réticente à l'élargissement et à l'ouverture du processus de négociation avec la Macédoine du Nord et l'Albanie. Sur ce dossier, le Président de la République a été très clair. À vingt-sept, l'Europe est déjà un engin complexe à manier – certains lui reprochent de ne rien parvenir à concrétiser – ; il faut la refonder avant de l'élargir. Après les événements de 1989, on a voulu accueillir de nombreux États d'Europe centrale et orientale dans la famille européenne, mais nous sommes à un moment où les peuples ont besoin de cette refondation. J'entends les efforts qui ont été faits en Macédoine du Nord, et il faut saluer le compromis qui a été trouvé sur son changement de nom. Mais il convient d'être réaliste, raisonnable et de tenir un discours de vérité, c'est-à-dire de refonder avant d'élargir.

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