Nicolas Sarkozy donc avait également souhaité que le rapporteur de cette mission « Pouvoirs publics » soit désigné parmi l'opposition et non la majorité. Cette tradition a perduré sous la présidence suivante : cette mission a ainsi été assurée par notre collègue Marc Le Fur.
Sur le fond, d'autre part, nous ne pouvons qu'être perplexes, avant d'être désabusés. S'il existe une continuité depuis 2018, c'est bien celle de la hausse budgétaire ! Le premier budget plein d'Emmanuel Macron en 2018 a augmenté de 6,9 %, soit un rythme huit fois et demi supérieur à celui de l'État. Certains postes ont enregistré une progression à deux chiffres, qui a atteint 35 % pour le fonctionnement courant des services. Ces moyens généraux constituent d'ailleurs une véritable nébuleuse et mériteraient d'être davantage détaillés. De même, la masse salariale a sensiblement augmenté. Quant aux déplacements présidentiels, ils sont devenus indéniablement plus dispendieux. Si ces différentes hausses ont effectivement résulté d'une activité accrue de la Présidence, le coût unitaire des déplacements reste néanmoins plus élevé qu'auparavant.
Quant au budget 2019, il est en total décalage avec ce qui a été dépensé en 2018 et nous sommes curieux de savoir en détail comment il sera exécuté. Enfin, le budget 2020 prévoit encore une hausse de près de 4 millions d'euros, qui laisse apparaître de grandes incohérences. Les services généraux augmentent de plus de 90 % sur cet exercice. Bien sûr, il s'agit pour une part de la réaffectation de crédits qui étaient pris en charge par le ministère de l'intérieur. Mais même sans en tenir compte, la hausse atteindrait tout de même 60 %, ce qui est loin d'être négligeable. En tant qu'élus de la nation, nous sommes en droit de demander la raison et la destination de ces augmentations budgétaires.
De même, l'Élysée nous annonce une réorganisation de ses personnels et une diminution des effectifs. Dans ce cas, pourquoi la masse salariale reste-elle identique ?