Essayons d'y voir clair. C'est vrai, l'Élysée ne paie peut-être plus de sondages – ou moins que sous un précédent quinquennat. Mais qu'en est-il de Matignon ? Vous avez délégué à Matignon le soin de commander les sondages que l'Élysée diligentait auparavant. En dix-huit mois, pas moins de 159 sondages ont été commandés par Matignon. Il y a trois mois, une enveloppe de 14 millions d'euros a été débloquée par le service d'information du Gouvernement, le SIG, pour lancer un appel d'offres, qui a été remporté par six instituts de sondages, afin de couvrir le reste du quinquennat. Plutôt que de nous donner des leçons, vous feriez mieux de prêter attention à Matignon !
Revenons au sujet. Trouvez-vous normal, monsieur le ministre, chers collègues, dont certains ont été maires ou s'apprêtent à briguer un mandat, que le Gouvernement demande chaque année à la représentation nationale d'augmenter le budget de l'Élysée – 2,25 % cette année – tout en contractualisant avec les collectivités territoriales pour que leurs frais de fonctionnement n'augmentent pas de plus de 1,2 % ? Ce deux poids deux mesures est inéquitable.
Mes chers collègues, jouez votre rôle de contrôle de l'action du Gouvernement pour mettre fin à cette dérive financière ! Je ne citerai qu'un seul chiffre : depuis 2016, le budget de l'Élysée a augmenté de 9 millions d'euros.