Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du vendredi 27 octobre 2017 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 — Article 36

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

C'est en 1971 que commence l'histoire des déserts médicaux, avec l'instauration du numerus clausus chez les médecins. À l'époque, la mesure n'est pas absurde car la demande de soins n'est pas très importante, et les médecins ne sont pas, comme c'est le cas aujourd'hui, surchargés de travail.

Les années passant, et en l'absence d'une vision à long terme, le secteur de la santé s'est dégradé. La situation est désormais grave, car en 2025, c'est-à-dire demain, la France aura perdu un médecin généraliste sur quatre.

Or vous savez comme moi qu'un médecin généraliste est souvent bien plus qu'un praticien : c'est un conseil, un confident et parfois même un ami. La situation est grave, car en raison de ce manque d'anticipation, quelque 22 000 médecins ayant obtenu leur diplôme à l'étranger exercent désormais en France. Or leur formation ne correspond pas forcément aux exigences nationales.

Allons-nous continuer à faire ainsi venir des médecins de l'étranger ? Vous le savez, sans eux, un certain nombre d'hôpitaux de notre pays ne pourraient tout simplement pas fonctionner.

Aujourd'hui, alors que nous payons notre manque d'anticipation et tentons de masquer notre gêne – car, au bout d'un moment, les erreurs des politiciens commencent à se voir – , on nous présente la « e-santé » comme le remède à tous nos maux.

Il nous faudrait en effet absolument entrer dans l'ère de la modernité, et celui qui fait mine d'y réfléchir à deux fois est aussitôt suspecté d'être déconnecté de la réalité. Or si le progrès est un bien, il ne fait pas tout.

J'avais proposé deux mesures simples, qui ont été retoquées : la fin du numerus clausus, car il ne correspond plus à nos besoins en termes de santé, et le vote de mesures fiscales favorables à la création de maisons de santé – exonération fiscale totale pendant trois ans, puis par paliers pendant les sept années suivantes.

Ces deux mesures de bon sens permettraient aux Français de bénéficier d'un suivi médical de qualité.

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