Vous présentez ce PLFR pour 2019 comme un texte à la portée restreinte, dont l'examen nécessiterait peu de temps, mais c'est au Parlement d'en décider ! J'espère que l'année prochaine, nous pourrons disposer d'une ou deux journées supplémentaires pour travailler.
Quant au fond, il me paraît important de nous détacher de certains effets d'optique. Tout d'abord, si les dépenses de l'État sont bien inférieures de 1,5 milliard d'euros à la programmation de départ, elles sont surtout supérieures de 7 milliards d'euros à celles constatées en 2018. Bref, le Gouvernement réduit la dépense tout en l'augmentant !
Ensuite, grâce à la hausse des recettes fiscales et à la bonne tenue des budgets annexes et des comptes spéciaux, vous affichez un déficit, il est vrai, en amélioration de 10 milliards d'euros par rapport à la prévision : 97,6 milliards, contre 107,6 milliards. Je comprends volontiers que la différence de 21,6 milliards par rapport à 2018 tienne à l'effet du CICE, mais je constate que ces mêmes 97,6 milliards constituent déjà un décrochage de 1,3 milliard par rapport à ce que vous annonciez fin septembre, lors du dépôt du projet de loi de finances pour 2020 – cela ne remonte pas loin ! De prévision actualisée en prévision actualisée, le solde budgétaire de l'État se dégrade…
En outre, malgré une gestion correcte en dépenses et de bonnes surprises en recettes – qui plus est alors que les taux bas nous apportent beaucoup d'oxygène – , ce PLFR maintient, pour 2019, la même cible d'amortissement et d'émission de dette. En clair, le texte consacre votre renoncement à baisser l'endettement public !