Intervention de Valérie Rabault

Séance en hémicycle du mercredi 13 novembre 2019 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2019 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Rabault :

Cinquième raison : la faiblesse de l'investissement de l'État affaiblit notre réponse à l'urgence écologique. Si l'investissement public se maintient, c'est uniquement grâce aux collectivités locales. En 2018, elles ont investi 46,3 milliards d'euros, ce qui représente 2 % du PIB ; en revanche, l'investissement de l'État et des organismes divers d'administration centrale – les ODAC – ne cesse de baisser en proportion du PIB. Cette évolution n'est pas souhaitable, surtout au regard des enjeux de transition énergétique. Dans l'interview qu'il a récemment donnée à The Economist, le Président de la République plaide pour « plus d'expansionnisme », « plus d'investissement ». Il a parfaitement raison. Mais avant de le demander aux autres, il conviendrait de donner l'exemple.

Or, s'agissant des transports, l'investissement de l'État dans ce projet de loi de finances rectificative est en baisse de plus de 100 millions d'euros en crédits de paiement, alors que les émissions de CO2 dues aux transports continuent à augmenter.

En ce qui concerne le logement, rien n'est mis en place pour résorber les sept millions de passoires thermiques, alors que cela présenterait un triple avantage : faire baisser la facture énergétique des ménages – à hauteur de 500 euros en moyenne annuelle – , réduire les émissions de CO2 et soutenir l'activité du bâtiment.

Sixième raison : l'aggravation de la fracture territoriale. Samedi prochain marquera le premier anniversaire du mouvement des gilets jaunes. Ce mouvement, on le sait, a évolué au fil du temps. Mais il est né de la fracture territoriale, du fait que les Français, selon l'endroit où ils vivent, ne sont pas tous traités à la même enseigne.

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