Il est tout aussi incompréhensible, monsieur le ministre, que la mission « Écologie » se voie annuler 212 millions – 80 millions en net – , dont par exemple plus de 19 millions sur le programme « Prévention des risques ». J'ai déjà dit ce que je pensais du prétexte que vous avancez pour justifier cette réduction, en l'occurrence la mesure d'indemnisation des copropriétaires de l'immeuble Le Signal, pour laquelle la LFI pour 2019 ne prévoyait que 7 millions d'euros.
Je suis attentivement, en tant que rapporteur spécial, ce programme indispensable dont je ne cesse de répéter qu'il manque de crédits. Alors que les risques industriels et naturels ne cessent d'augmenter avec la crise climatique, les opérateurs chargés de prévenir et de gérer ces risques sont de moins en moins bien financés.
Cela illustre concrètement la manière dont l'austérité nous met chaque jour en danger. Ces millions auraient par exemple pu servir à embaucher de nouveaux inspecteurs pour les sites industriels dangereux : il en manque au moins 200. Mais comme à votre habitude, plutôt que d'investir tous ces millions dans des mesures d'intérêt général, de les utiliser pour rendre la vie meilleure, vous préférez les considérer comme des abstractions et obéir à des injonctions comptables qui sont, en réalité, hors sujet.
Vous tentez en vain de répondre aux attentes absurdes de l'Union européenne, mais même au prix de tous ces sacrifices, vous ne parvenez pas à la contenter. Monsieur le ministre, cette politique est inefficace économiquement, ses principes sont intenables, ses résultats détruisent des vies.