Cet amendement tend à modifier le montant des autorisations d'engagement et des crédits de paiement de la mission « Aide publique au développement », afin de revenir sur des annulations de crédits qui nous semblent problématiques.
Le chef de l'État – ou était-ce le Premier ministre ? – a rappelé récemment combien il était important que la France progresse dans la mise en oeuvre de l'engagement pris en 1970 de consacrer 0,7 % du revenu national brut à l'aide publique au développement. Pour l'heure, nous en sommes loin.
Il est donc paradoxal et, pour tout dire, insupportable que des crédits alloués à cette mission soient annulés : ainsi de 12,2 millions d'euros destinés à la facilité de l'Union européenne en faveur des réfugiés en Turquie, ou de 0,5 million d'euros destinés à une aide exceptionnelle en faveur de l'Amazonie – surtout quand on sait les problèmes que rencontre cette région : nous avons d'ailleurs discuté, ainsi que de la politique absurde de M. Bolsonaro, avec les représentants des autochtones que j'ai rencontrés tout à l'heure – , ou encore de 31,6 millions d'euros destinés à une aide à la population syrienne.
Il nous semble inapproprié d'annuler ces différents crédits alors qu'ils répondent à des besoins évidents. Cet amendement est nécessaire d'un point de vue non seulement quantitatif, mais aussi qualitatif. En effet, la tendance actuelle qui consiste à conditionner l'aide publique au développement au respect de telle ou telle politique migratoire par le pays de départ est insupportable. Au contraire, nous devrions oeuvrer au développement de ces pays, sans nous soucier de telles arguties – d'ailleurs dépourvues de lien avec la question du développement.