Si le débat est aussi long et passionné, c'est parce que l'on touche à un point fondamental : on parle de l'eau, qui n'est pas n'importe quelle matière. L'eau, c'est la vie, mais aussi une question de proximité pour les gens qui vivent sur un territoire, en particulier une commune.
Sur ce point, je rejoins M. Chassaigne, même si nous ne sommes pas toujours d'accord sur les questions d'organisation territoriale et de décentralisation. Il y a là un lien atavique, une proximité culturelle et décisionnelle très forte ; on ne peut pas traiter ce sujet à la légère. Lorsque l'on gère bien son eau, on doit avoir la liberté de transférer ou non cette compétence, à telle ou telle condition. Il faut respecter, en la matière, un principe de subsidiarité évident.
J'ai été maire d'une commune de 120 habitants. Si j'avais fait appel à la communauté de communes pour financer l'investissement de 1 million d'euros que j'envisageais dans mon réseau d'eau portable – sachant que c'était un EPCI à fiscalité additionnelle et qu'il y avait 80 % de déperdition à ce niveau – , je n'aurais jamais pu conduire le projet à son terme.