Je tiens tout d'abord à saluer les nombreux amis de la Macédoine présents ce matin à la fois sur les bancs de l'hémicycle et dans les tribunes du public. On ne parle pas si souvent que cela de ce pays, et il est vraiment heureux que nous puissions le faire en séance publique comme nous l'avons fait en commission des affaires étrangères.
L'adhésion de la Macédoine du Nord à l'OTAN n'est en définitive que la conclusion d'un long chemin parcouru depuis 1996, soit vingt-trois années durant lesquelles le pays a su dépasser ses vieux démons. Je pense aux conflits interethniques – les accords d'Orhid, signés au mois d'août 2001, ont mis fin au conflit entre Macédoniens et Albanais – et au conflit identitaire avec la Grèce. Sur ce dernier point, l'accord de Prespa signé le 17 juin 2018, un véritable crève-coeur, change malgré tout la donne en permettant une réconciliation historique avec la Grèce.
La Macédoine du Nord s'est aussi préparée en matière de défense. Elle a participé à différents exercices organisés par l'OTAN, et elle a renforcé son équipement et continue de le faire grâce à un plan dédié. Elle a aussi donné des gages de crédibilité en matière de politique étrangère.
Aujourd'hui, l'adhésion à l'OTAN est l'une des priorités de la Macédoine du Nord. Certains d'entre vous l'ont dit, mes chers collègues, en particulier le président Chassaigne : cela peut sembler étrange au moment où l'OTAN traverse l'une des plus grandes crises de son histoire – même si ce n'est pas la première. On aurait pu décider de fermer pour travaux, d'interrompre toute réflexion et de geler la situation, mais, pour notre part, nous pensons que l'intégration de la Macédoine du Nord dans l'Alliance ne pose pas de problèmes majeurs. Pourquoi ?
Premièrement, cette intégration s'inscrit dans la continuité des adhésions passées de pays voisins comme la Bulgarie et la Roumanie, l'Albanie et la Croatie, ou encore, il y a à peine plus de deux ans, le Monténégro. Pourquoi la porte se fermerait-elle aujourd'hui devant la Macédoine ?