Je tiens tout d'abord, au nom des Constructifs, à saluer un effort significatif, tant en termes de crédits inscrits qu'en nombre d'emplois créés. Nous approuvons également les cinq grands chantiers de la justice que vous nous avez présentés le 4 octobre dernier, qui nous semblent effectivement porter sur les sujets les plus importants, qui nécessitent des réformes urgentes.
Parmi les réformes engagées, il y a bien sûr celles visant à remédier à cet échec français manifeste que constitue la surpopulation carcérale, avec un taux d'occupation des centres de détention qui atteint 138 %. J'appelle à cet égard votre attention sur la situation particulière de la Nouvelle-Calédonie ; le taux d'occupation de l'unique centre de détention, le Camp Est, est de 130 %. Ce centre est celui des centres outre-mer qui connaît le plus grand nombre de tentatives d'évasion, de faits de rébellion et de mutineries. Lorsque l'on connaît sa situation en termes d'effectifs, notamment avec l'absence d'équipes de fouille, de transfèrement ou d'extraction, on se doute qu'il présente une fragilité majeure, a fortiori à la veille d'un référendum important pour l'avenir du pays. Dans le budget triennal 2015-2017, des crédits avaient été inscrits par le précédent gouvernement pour qu'une nouvelle prison ouvre ses portes à Koné, soit 150 places supplémentaires. Des crédits sont inscrits au budget, à hauteur de 8,5 millions d'euros en autorisations de paiement et de 2,5 millions d'euros en crédits de paiement. Pouvez-vous, madame la garde des sceaux, nous garantir que cela intègre bien les crédits nécessaires à l'engagement des opérations en 2018 et à l'ouverture du centre en 2019 ?