Je me réjouis à mon tour de la place que le projet de loi de finances consacre à la justice, notamment de l'effort budgétaire consenti en faveur du programme « Administration pénitentiaire ». Cette augmentation, comme vous l'avez souligné, permettra de financer la création de 15 000 places de prison au cours de la période 2018-2027 et d'assurer ainsi un traitement plus digne des prisonniers.
Le problème du suivi des auteurs d'infractions semble toutefois trouver une réponse plus parcellaire. La semaine dernière, madame la ministre, vous avez déclaré devant la commission des lois être favorable à la diversification des peines et vouloir débloquer les verrous qui pèsent sur un certain nombre de peines alternatives à la prison. J'ai beaucoup apprécié votre vision que je partage pleinement.
Une question subsiste néanmoins : comment concilier cette volonté de recourir à des peines alternatives à l'emprisonnement avec les effectifs actuels du personnel d'insertion et de probation ? En effet, bien qu'il soit prévu une hausse de 4,1 % des effectifs débouchant sur la création de 150 postes supplémentaires, c'est sans doute insuffisant. Rappelons qu'en France, un conseiller de probation et d'insertion suit en moyenne 73 personnes contre seulement 25 en Suède, par exemple.
Je me permets également d'appeler votre attention sur les crédits alloués à la location des bracelets électroniques alors même que le nombre de placements sous surveillance électronique n'a cessé d'augmenter ces dernières années.
Je vous remercie pour votre réponse et votre volonté, que je partage, de transformer la justice afin d'améliorer son fonctionnement quotidien et l'efficacité des peines.