Le ministre a en effet eu vraisemblablement l'intelligence de recevoir favorablement sa proposition.
Forts de l'expérience de Lubrizol, nous savons en effet que la République numérique ne marche pas. Le préfet n'est pas en cause – il a choisi de se concentrer sur l'incendie lui-même – , mais le fait de ne pas informer les maires a été un problème. Qui mieux que le maire peut prendre soin des habitants ? Qui mieux que le maire sait comment informer les gens – en l'occurrence, dans ma circonscription, les agriculteurs ? Qui mieux que le maire sait expliquer pourquoi il décide de fermer une école pour protéger les mômes ? Or, dans le cas de Lubrizol, à part ceux des douze communes situées autour du site, les maires se sont littéralement pris un vent, et ils ont évidemment exprimé une colère à la fois froide et responsable.
Qu'on inscrive dans la loi la nécessité d'informer les maires en cas de risque pour la population va dans le bon sens, même si cela devrait aller de soi. J'ajoute que la mission d'information de l'Assemblée nationale et la commission d'enquête du Sénat sur Lubrizol formuleront sans doute d'autres propositions. Je pense, par exemple, aux systèmes d'information de la population intelligemment que mon camarade Jean-Paul Lecoq avait intelligemment mis en place à Gonfreville-l'Orcher, la ville où j'ai grandi, quand il en était le maire, parce qu'elle était concernée par la proximité de sites classés Seveso. Et l'on sait que les moyens d'information prévus par la réglementation en vigueur dans de tels cas sont obsolètes, déconnectés de ce qu'il faudrait faire désormais. La catastrophe environnementale et sanitaire de Lubrizol nous oblige à réaffirmer le rôle pivot des maires dans l'information de la population.
Sans attendre l'adoption définitive du présent texte, j'invite d'ailleurs le Gouvernement à donner consigne à l'ensemble des préfets, en cas de catastrophe industrielle ou naturelle ou si survenait un autre problème majeur, à prendre contact avec les maires, car ceux-ci sont au chevet des habitants.