La question de la culture scientifique doit s'appuyer en amont sur l'apprentissage des démarches scientifiques et de recherche, en mobilisant dans le cadre de l'Éducation nationale toutes celles et tous ceux qui peuvent y concourir. Ce problème existe depuis des décennies maintenant. À la différence d'autres pays, nous n'avons pas le même rapport apaisé et naturel entre la démarche scientifique et de la connaissance et les enjeux de recherche et d'innovation.
Il est extrêmement compliqué de procéder à des comparaisons internationales s'agissant des budgets consacrés à la recherche, puisque nous faisons face à des stratégies assez différentes. Des pays comme la Chine ou le Japon sont culturellement marqués par des plans quinquennaux. D'autres, comme l'Allemagne, s'appuient sur un modèle de filières stratégiques, qui semble plus se rapprocher de ce que nous voudrions proposer. Je rappelle également qu'aux États-Unis, mais cela est vrai aussi d'une certaine manière en France, la recherche militaire, et notamment ce que l'on appelle « la recherche duale », apporte énormément de vitalité à la recherche.
Le crédit d'impôt pour la recherchée ne constitue pas un angle mort. À la commission des Finances, je suis de ceux qui plaident pour que ce sujet ne soit pas examiné simplement sous l'angle de l'indispensable chasse aux niches fiscales, qui n'auraient plus de raison d'être, mais sous l'angle de impact pour la recherche, afin d'améliorer l'articulation entre recherche publique et privée. De toute manière, quel que soit le nombre de milliards qu'il faudra mobiliser dans les années à venir, l'enjeu n'est pas de savoir si ces sommes doivent venir du privé ou de public, mais comment elles s'articulent dans le cadre d'une stratégie globale.