Intervention de Nicolas Bertrand

Réunion du mercredi 30 octobre 2019 à 16h00
Mission d'information sur l'incendie d'un site industriel à rouen

Nicolas Bertrand, président de la communauté de communes Bray-Eawy :

Pour ce qui est de l'intercommunalité de Bray-Eawy, nous allons parler à deux voix. J'ai souhaité effectivement que Xavier Lefrançois soit à mes côtés, d'une part parce qu'il a cette délégation santé au niveau de l'intercommunalité, mais il est également président du Pays de Bray qui a été, vous le savez toutes et tous, particulièrement impacté, et de par sa profession d'agriculteur.

Tout d'abord, parce que cela a été évoqué, concernant le système d'alerte je ne peux effectivement que reprendre les propos du président d'Inter Caux-Vexin. J'ai la particularité d'être certes maire, mais la commune dont je suis maire n'était pas concernée par ce couloir selon les autorités préfectorales.

Simplement, je crois me souvenir n'avoir reçu un message sur le système gala que dans l'après-midi. Effectivement, c'est assez paradoxal. Éric Herbet évoquait le cas de la tempête, mais c'est également le cas, dès lors qu'il y a des intempéries, verglas ou autres, c'est donc assez paradoxal.

Pour répondre à la question complémentaire du député Jolivet, nous avions une cession au département, je me levais donc à 5 heures 30. France Bleu Normandie a joué véritablement un rôle important et primordial, parce qu'habituellement les équipes prennent l'antenne qu'à partir de 6 heures, et dès 5 heures 4045, elles communiquaient sur cette catastrophe.

Par rapport à votre question qui est assez précise, je serai beaucoup plus réservé sur les informations notamment données par la chaîne d'information continue BFM TV.

Ce que je souhaiterais également dire c'est qu'au travers peut-être de cette défaillance du système d'alerte auprès des élus locaux, cela a mis en évidence que sur une bonne partie du territoire, nous n'avons pas encore, malgré des spécificités locales, cette culture du risque. Il y a véritablement aujourd'hui des faiblesses dans nos questions autour de la sécurité civile.

Même si ce n'est pas lié à Lubrizol, j'ai un exemple à vous communiquer. La commune dont je suis maire entre, depuis quelques semaines maintenant, dans le plan particulier d'intervention (PPI) suite à l'élargissement du rayon de 10 à 20 kilomètres. Etant concerné par la centrale nucléaire de Penly, j'ai été convié à une réunion d'information au mois de juin. Les autorités qui étaient présentes nous ont proposé éventuellement la possibilité d'organiser des réunions avec la population. J'ai 2 000 habitants dans ma commune.

Et dès lors que ma directrice générale des services (DGS) a sollicité les services du service interministériel régional des affaires civiles et économiques de défense et de protection civile (SIRACEDPC), on nous a fait comprendre que ce serait bien de se rattacher aux deux grand-messes existantes. J'ai du mal à comprendre. Nous étions quelques jours après la catastrophe du site Lubrizol. Il y a là, véritablement un sujet à traiter.

Il a été évoqué également, mais je sais que le député Batut y est particulièrement attaché, la téléphonie mobile en milieu rural. Nous avons l'exemple, notamment sur Grigneuseville, petite commune où le maire a mis en place tout un système d'alerte de SMS sur les téléphones portables auprès des habitants volontaires. Ce système fonctionne plutôt pas mal sur le territoire.

Nous sommes également des représentants de territoires ruraux, vous l'avez compris. Nous avons beaucoup parlé du confinement de la population. Je regrette que nous n'ayons pas eu d'informations concernant le confinement des animaux, même si la mise en oeuvre aurait été peut-être difficile dans le temps, compte tenu de cette période de l'année. Je crois, d'après mon réseau, que des conseils assez proches de monsieur le préfet le lui auraient suggéré. Je m'interroge également par rapport à ces informations.

Quelques éléments également qui ont été évoqués sur l'aspect sanitaire, peut-être par M. le député Jolivet. Des médecins quelques jours après la catastrophe m'ont interpellé, parce que des administrés étaient venus les voir un peu catastrophés. Certains maires n'avaient pas pris le soin d'effectuer le nettoyage nécessaire et demandé dans les cours de l'école. J'ai appelé le sous-préfet d'arrondissement pour lui demander d'envoyer de nouveau un mail, mais je crois que cela a été aussi peut-être un peu léger, en termes de suivi.

Concernant les particuliers. J'ai, notamment dans ma commune, un particulier qui m'a contacté il y a quelques jours, ayant retrouvé, des particules d'hydrocarbures dans sa piscine, cela a été évoqué également par le président de l'intercommunalité voisine. Agnès Firmin Le Bodo évoquait cette possibilité de mettre en oeuvre peut-être une cellule d'écoute, ou un numéro, de manière à aiguiller. Je crois que ce serait intéressant, et je vais écrire au préfet Durand dans quelques jours sur ce sujet.

Se posera, à mon sens, la question également des communes pour lesquelles nous avons retrouvé ces particules, mais qui ne figurent pas dans l'annexe de l'arrêté préfectoral. Je prends le cas de ma commune, par exemple, où soi-disant nous n'avons rien eu, alors que nous avons retrouvé ici ou là quelques traces de suie. Des habitants s'interrogent, et nous parlons beaucoup de la crédibilité de la parole publique, pour se dire comment ces communes finalement ont été arrêtées, et assez tôt, me semble-t-il.

Pour ce qui est de la question des permis de construire qui relèvent de l'intercommunalité, M. le député Jolivet l'évoquait, je laisserai le président du pôle d'équilibre territorial du Pays de Bray (PETR) s'exprimer sur le sujet.

Je n'ai pas à ma connaissance de communes qui ont opté pour des réserves communales de sécurité.

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