Juste un rappel, la population est un ensemble extrêmement hétérogène. Tout le monde n'a pas confiance en ce qu'ATMO Normandie publie, mais c'est toujours comme ça. Des gens ont confiance, d'autres critiquent ; il n'y a pas deux individus identiques. En ce qui concerne le retentissement sur la santé, il y a une première information, c'est que la France a un dispositif de santé extrêmement performant, avec un suivi épidémiologique extrêmement intéressant. Sur les phénomènes de santé aiguë et à moyen terme, puisqu'en ce moment, nous sommes dans la période à moyen terme, Santé publique France publie de façon hebdomadaire les recours à la médecine d'urgence. Cela se trouve extrêmement facilement sur le site de Santé publique France. Nous voyons exactement ce qui s'est passé grâce à ce recueil des passages aux urgences et des appels aux services de secours et à SOS Médecins, avec un codage de ce qu'ont été les symptômes, l'asthme, la toux, les décompensations respiratoires, les troubles digestifs. Grâce à ce suivi épidémiologique, on sait ce qui s'est passé dans les jours qui ont suivi le 26 septembre et ce qui se passe en ce moment.
Pour le futur, n'étant plus en activité, je n'ai pas forcément les informations, mais j'ai compris, en lisant les médias, qu'une surveillance épidémiologique allait se mettre en place. Je pense qu'il sera très difficile de trouver une population qui a été exposée aux fumées, aux toxiques et de chiffrer, individu par individu, le niveau d'exposition. Le niveau d'exposition, c'est le temps et l'intensité du polluant. Il va falloir aussi définir une population de référence qui n'aura pas été exposée. Il y aura sûrement un suivi à faire, avec des bilans à cinq ans, à dix ans, à quinze ans. Il pourrait être important de proposer aux gens dont on est sûr qu'ils ont été exposés une prospective, c'est-à-dire du dépistage précoce. Il y a des produits qui ont été relargués, qui sont cancérogènes. Peut-être qu'un dépistage précoce du cancer des voies respiratoires dans cette population-là serait utile. Je ne peux pas vous en dire plus.