J'ai aussi un petit lot de questions, en commençant tout d'abord évidemment par un retour d'expérience que vous pourriez nous faire sur cet incendie et comment vous analysez les éléments qui ont pu amener à la situation que nous vivons aujourd'hui. J'aimerais bien aussi vous entendre sur le sujet de la culture du risque. Est-ce que vous avez des recommandations pour développer cette culture du risque dans notre pays ? Je sais, par exemple, qu'à ce titre, France Chimie Normandie travaillait avec la Métropole de Rouen pour mettre en place un système de communication sur les incidents industriels, en prenant en considération ce qui s'était passé en 2013 et en estimant qu'il fallait aller plus loin sur la communication. Si vous avez des éléments par rapport à ce qui a été travaillé, n'hésitez pas à nous les fournir.
J'aimerais aussi vous interroger sur les risques incendie des sites industriels chimiques. On voit bien, comme M. le Président l'évoquait, que c'est un sujet de risques qui est très important et sur lequel il faut que l'on puisse se pencher. J'aimerais bien vous entendre sur ce sujet et voir ce qui pourrait être amélioré pour qu'on puisse réduire ce risque incendie ; le déclenchement de l'incendie, mais également la lutte la plus efficace possible pour qu'on atteigne les incendies dès qu'ils interviennent.
Il y a aussi un sujet sur le voisinage de sites classés en « Seveso » avec d'autres activités industrielles ou même avec des riverains. Dans le cas du site Lubrizol, on ne sait pas d'où est parti l'incendie. Mais ce qui est sûr, c'est qu'un voisin a été impacté par cet incendie. Il faut certainement regarder la réglementation que nous avons quand un site industriel Seveso ou à risque plus important qu'un site classique est limitrophe d'autres sites, pour voir s'il n'y a pas des matériaux chimiques qui sont incompatibles les uns avec les autres. J'aimerais bien vous entendre sur ce sujet.
Sur l'antériorité, nous auditionnions hier Normandie Logistique qui nous expliquait que le site de Quai de France à Rouen avait été créé aux environs de 1920 et que les activités de Lubrizol France à Rouen, ont commencé, me semble-t-il, dans les années 50, donc après la présence du site Normandie Logistique, tout comme l'autre site « Seveso », l'entreprise Triadis, qui se trouve à côté. Est-ce que nous devrions interroger la logique d'antériorité des sites qui s'installent et est-ce que nous ne devrions pas notamment avoir une réglementation qui soit peut-être plus améliorée pour traiter ce sujet ?
Au cours de l'audition de Normandie Logistique hier après-midi, on nous a indiqué que la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) avait visité le site à deux reprises, sans qu'à aucun moment, elle ne communique d'informations à Normandie Logistique sur des modifications à faire pour un bon niveau de sécurité de ces sites. Est-ce que c'est quelque chose que l'on peut constater aussi sur les sites industriels chimiques, selon vous ?
Ensuite, j'ai des questions sur les contrôles de site. Beaucoup de citoyens s'interrogent sur le niveau de contrôle des sites Seveso. Il a été révélé que l'entreprise Lubrizol avait été contrôlée à 39 reprises depuis 2013. Que pouvez-vous nous dire sur le contrôle des usines à risque. Ces contrôles peuvent-ils être améliorés ?
J'ai également une question sur la formation des salariés. Est-ce que vous avez des remarques à fournir sur la formation des salariés, notamment pour faire face aux accidents industriels plus précisément au sein des sites classés en « Seveso » ?
Quelle est l'implication des sous-traitants en matière de sécurité industrielle ? Faudrait-il faire des améliorations à ce sujet ?
Il y a évidemment une question qui ressort avec cet incendie, au sujet de la place des usines dans les villes. Dans la plupart des cas, ce sont plutôt les villes qui se sont développées à tel point d'arriver à la limite des usines, mais c'est un sujet qui doit être traité, qui est d'ailleurs traité dans le cadre des plans de prévention des risques technologiques (PPRT), mais faut-il, compte tenu de cette situation que nous vivons depuis le 26 septembre, modifier ces réglementations et les règles qui régissent les sites industriels et les voisinages des villes ?