Intervention de Gilles Salvat

Réunion du jeudi 7 novembre 2019 à 10h10
Mission d'information sur l'incendie d'un site industriel à rouen

Gilles Salvat, directeur général délégué du pôle recherche et référence :

Je vais me permettre de répondre, monsieur le président.

En fait, le laboratoire national de référence (LNR) sur les promoteurs de croissance, les dioxines, les PCB et les HAP est un des rares LNR dans les aliments qui ne soit pas à l'ANSES. Il est localisé à l'école vétérinaire de Nantes Oniris, au sein du Laberca. Pourquoi ? Parce que c'était le meilleur laboratoire en France, sur le sujet, il faut le dire très humblement, c'est donc lui qui a été choisi comme LNR et c'est très bien. Même s'ils ne sont pas à l'ANSES, nous avons une très grande coordination avec eux. Bruno Le Bizec, le directeur de ce laboratoire, est un de nos membres de comité d'experts. Il est donc régulièrement sollicité par nous. Au tout début de la crise, nous savions que nous allions être interrogés sur la manière d'interpréter les analyses alimentaires, etc. Matthieu Schuler et moi nous sommes concertés pour consulter Bruno Le Bizec afin de savoir comment il s'organisait dans sa gestion de crise. Il nous a effectivement confirmé qu'il mobilisait l'ensemble de son laboratoire pour répondre au plus vite, mais encore une fois, il y a des délais d'analyse, comme l'a très bien expliqué Roger Genet. Ces délais sont liés à la technique analytique que l'on utilise. D'autre part, nous l'avons sollicité pour savoir s'il envisageait d'avoir des analyses sur les produits bruts, nous pensions notamment aux fruits et légumes, sur les produits lavés, éventuellement les produits pelés, en fonction du type de consommation du produit, pour que nous puissions ensuite faire une évaluation du risque qui soit pertinente. Par exemple, c'est mieux de laver un poireau avant de le mettre dans la soupe, pour des tas d'autres raisons d'ailleurs que ces problèmes-là. Nous avons besoin d'avoir les différents types d'analyses, ce qu'il y a sur le produit brut et éventuellement sur un produit prétraité, pour faire nos analyses quantitatives. Il y a donc une très grande concertation.

D'autre part, le fait que le laboratoire ne soit pas un laboratoire de l'ANSES ne pose pas franchement problème, puisque nous sommes chargés, en tant qu'agence de sécurité sanitaire, de coordonner l'ensemble des laboratoires nationaux de référence. Nous avons une « Journée de la référence », co-organisée avec le ministère de l'agriculture, qui se tient tous les ans et va avoir lieu au début du mois de décembre. Et nous sommes régulièrement en contact avec les quelques LNR que nous n'avons pas au sein des laboratoires propres à l'Agence.

Il y avait un deuxième type d'analyses qui devaient être faites dans ce cadre-là, celles sur les éléments traces métalliques pour lesquels nous sommes laboratoire national de référence, mais nous n'avons pas fait ces analyses, en concertation avec Bruno Le Bizec. Il reçoit l'essentiel des échantillons pour faire les recherches de dioxines, il envoie ses analyses à un laboratoire d'analyses départementales en Vendée, qui est parfaitement compétent pour le faire, de façon à éviter les problèmes de logistique qui nous font perdre les quatre ou cinq heures de transport entre Nantes et Paris. Lui avait besoin de recevoir, pour les dioxines, notamment les HAP, ces échantillons. S'il avait fallu qu'il nous renvoie une partie des échantillons à Paris, parce que notre laboratoire est à Maisons-Alfort pour ce sujet-là, pour faire les analyses, nous aurions perdu beaucoup plus de temps. Ce sont vraiment des questions de logistique. Cela a été organisé pour être le plus efficace possible, avec des laboratoires qui étaient les plus compétents possible pour le faire.

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