Peut-être un dernier point, monsieur le président, sur cette première série de réponses.
On ne se permettra pas de porter une appréciation sur la question de l'évacuation des populations. Je pense que la seule personne qui peut vraiment, en cas de crise, au moment où elle intervient, juger de ce point-là, par rapport aux éléments dont elle dispose à ce moment-là, c'est vraiment le préfet. Ce que l'on peut dire a posteriori, quand on regarde de quels éléments il disposait, c'est que la mobilisation des centres antipoison montrait que finalement, on avait peu d'impact sur les populations. Quand la cellule opérationnelle de toxicovigilance a recensé les appels reçus par les centres antipoison entre le 26 et le 30 septembre, qui ont été classés en lien avec l'accident, nous avons 51 cas d'effets indésirables qui ont été assez bénins. On voit que l'exposition aiguë avait un impact faible. Au-delà, l'impact sur les populations va se juger, comme on l'a dit, sur les risques chroniques, plus que sur les risques aigus, dans cet accident et c'est donc tout l'objectif des recommandations que nous pouvons faire sur les plans de surveillance à moyen et long terme.
Pour cela, il faut que l'on dispose de cartographies très précises des retombées et d'analyses de sol qui permettent de cartographier, puisque l'on a vu que les retombées étaient plutôt en taches de léopard, compte tenu des conditions climatiques. Les mesures doivent être prises par rapport à cette exposition directe par contact ou via l'alimentation, dans les zones qui ont été concernées par ces retombées.
L'autre point que nous avons souligné, c'est que dans un cas comme celui-là, nous avons besoin d'avoir une estimation la plus précise possible du terme source. S'agissant des dioxines, par exemple, on sait très bien qu'un incendie avec les matières qui ont brûlé produit à la fois de l'acide cyanhydrique, des HAP, des hydrocarbures et des dioxines. Mais en fonction de la température, des conditions climatiques, le niveau de dispersion n'est pas le même, le niveau de production de ces sous-produits n'est pas le même. Il faut donc faire des modélisations. Je pense que l'INERIS vous en dira plus que nous, dans la séance d'audition qui suit, mais c'est difficile à modéliser. Pour avoir une idée des retombées et des dispersions, il faut que nous ayons une idée des émissions. Il faut que l'on arrive à recoller les scénarios d'émission et ensuite de dispersion, puis les retombées pour avoir une vision la plus précise possible des contaminations environnementales possibles, et par là même, des transferts via l'alimentation, à l'exposition humaine.