Au Mali, la France livre un combat, un combat rude, un combat contre des hommes et des bandes qui cherchent à déstabiliser les États de la région et à s'organiser pour pouvoir ensuite nous déstabiliser à notre tour.
La France se bat au Mali depuis que le précédent Président de la République a choisi – et il a bien fait – d'apporter le secours de la Franceà un État qui était menacé de déstabilisation par l'avancée d'une colonne en direction de la capitale. La France se bat, dans le cadre de l'opération Serval puis de l'opération Barkhane, contre le terrorisme, contre des mouvements djihadistes, contre tous ceux qui cherchent à imposer leur loi, à déstabiliser des États partenaires et à s'emparer de zones dont nous savons d'expérience que si elles deviennent des zones de non-droit, elles menacent notre sécurité sur notre territoire.
Mais, lorsque je dis que la France se bat, j'utilise une figure de style car ce sont des hommes et de femmes qui se battent ; ce sont des officiers, des sous-officiers, des soldats qui savent ce que sont la guerre et le combat ; ils se sont tous engagés pour servir leur pays, conscients des dangers et des risques qu'ils prenaient pour eux-mêmes mais aussi de la charge qui reposait sur leurs épaules pour la défense de la nation.
Très souvent, lorsque nous les employons, les termes d'« engagement » et de « défense de la nation » ont un caractère un peu théorique. Un jour comme aujourd'hui, ils sont tout sauf théoriques car treize hommes sont morts, dans une opération de combat – Mme la ministre des armées aura l'occasion, en réponse aux questions qui seront posées au cours de cette séance, d'en dire plus sur les circonstances de ces morts.
Pour l'heure, je veux dire aux familles des treize soldats français, à leurs compagnons d'armes servant dans des régiments qui inlassablement défendent la France dans des opérations extérieures, ainsi qu'à leurs amis qui tremblent parfois de les savoir si loin, la reconnaissance du Gouvernement, la très grande sympathie et l'immense tristesse que nous partageons tous aujourd'hui.
Au fond, il y a peu de mots, et ils sont toujours un peu maladroits – les miens le seront probablement aussi – pour dire la reconnaissance d'une nation, dans laquelle, grâce à l'engagement d'hommes et de femmes, on peut débattre, ne pas s'entendre, être en désaccord, mais vivre sans être sous la pression d'une déstabilisation étrangère ou d'un ennemi. C'est un immense privilège que nous vivons tous. Nous ne le vivons pas simplement grâce à la force de nos institutions, ni aux immenses qualités de ceux qui représentent la nation et participent au gouvernement, nous le devons à des hommes qui s'engagent, qui se battent. Nous leur devons la reconnaissance, avec, je veux le dire, une admiration, que nous partageons tous, j'en suis sûr, et qui est infinie.