Permettez-moi d'avoir une pensée pour nos treize soldats, dont le maréchal des logis Antoine Serre, originaire du Puy-de-Dôme.
Monsieur le ministre de l'économie et des finances, je vous ai saisi le 14 novembre dernier, après l'annonce par le groupe MSD, acteur mondial de l'industrie pharmaceutique, d'un plan social d'ampleur sur son site de Riom. Ce plan qui prévoit la destruction de 207 emplois sur un total de 584 salariés, auxquels s'ajoutent une centaine d'emplois d'intérimaires ou CDD, mérite à lui seul l'attention de votre ministère. Je souhaite que vous me receviez rapidement, avec l'ensemble des élus concernés, pour évoquer la situation.
Cependant, je tiens à vous préciser le défi posé à ce territoire restreint qui a fait face, en peu de temps, à une succession de plans sociaux. En trois ans, pas moins de cinq entreprises importantes ont supprimé tout ou partie de leurs activités dans un rayon d'une vingtaine de kilomètres.
Cette annonce fait suite à la fermeture de l'usine riomoise de tabac, qui a détruit 239 emplois, à la fermeture de Luxfer, qui a détruit 136 emplois, et à celle qui menace la sucrerie Bourdon, et pourrait en détruire quatre-vingt-quinze. Dans l'entreprise de luminaires Dietal, située dans la petite commune rurale de Saint-Georges-de-Mons, un projet de PSE – plan de sauvegarde de l'emploi – menace soixante-dix salariés, soit un tiers d'un effectif essentiellement féminin – ce dont je souhaite également m'entretenir rapidement avec vous.
Vous conviendrez que ces destructions d'emplois successives dans un territoire aussi réduit créent une situation exceptionnelle, qui appelle des mesures toutes aussi exceptionnelles. Le 17 septembre dernier, ici même, vous nous expliquiez : « Il y a des territoires [… ] où la bataille pour créer de l'emploi, pour réindustrialiser, est une bataille difficile, qui doit être menée avec beaucoup de détermination. » Vous ajoutiez que cette bataille, « c'est aussi une affaire de mobilisation collective. »
Dans ce territoire, les élus et les responsables locaux sont particulièrement mobilisés. Pouvons-nous compter sur vous ? Monsieur le Premier ministre, l'État sera-t-il présent aux côtés de tous ces salariés ?