Madame Benin, je tiens tout d'abord à vous dire que la qualité des travaux que vous avez conduits en tant que rapporteure, aux côtés de Serge Letchimy et des autres membres de la commission d'enquête sur ce sujet sensible, a été remarquée. Les conclusions de la commission d'enquête constitueront un élément majeur du quatrième plan chlordécone, en cours d'élaboration, comme vous le savez. Votre commission et son rapport nous permettront d'établir des actions prioritaires et de définir la gouvernance et le financement de ce nouveau plan.
Vous avez raison : il nous faudra poursuivre et renforcer encore les actions de prévention pour protéger la santé des populations antillaises. C'est une priorité que nous partageons, en particulier pour les personnes les plus vulnérables – je pense aux femmes enceintes et aux enfants.
Il est absolument nécessaire de poursuivre la réduction de l'exposition au chlordécone en informant mieux la population, avec l'objectif de zéro chlordécone dans l'alimentation. Un dispositif de surveillance médicale des travailleurs exposés à ce produit est en cours de déploiement ; l'Institut national de médecine agricole a été chargé de formuler des recommandations pour l'été 2020.
L'Institut national du cancer a lancé un appel à projets de recherche sur le lien entre chlordécone et cancer, avec un budget estimé de 7,5 millions d'euros sur cinq ans.
Enfin, il nous faudra répondre à l'inquiétude légitime des Antillais, qui s'interrogent sur le dosage du chlordécone dans le sang. La Haute Autorité de santé travaille sur ces questions, et rendra ses conclusions en 2020.
Le processus d'élaboration du quatrième plan chlordécone est lancé ; il s'appuie sur une concertation locale. Nous pourrons ainsi bâtir ce plan ambitieux ensemble, afin de répondre aux besoins de la population et réduire toujours plus l'exposition à ce produit.