Entre 2008 et 2019, le nombre de signalements de tensions d'approvisionnement en médicaments dits « d'intérêt thérapeutique majeur » a été multiplié par vingt. Les ruptures de stock sont en hausse et concernent de plus en plus des médicaments courants comme la cortisone et certains vaccins ou antibiotiques. Aucun milieu n'est épargné : ni les hôpitaux, ni les pharmacies.
C'est évidemment une bonne chose de contraindre les entreprises défaillantes à importer des médicaments dits « d'intérêt thérapeutique majeur » ; encore faut-il s'assurer que les médicaments importés seront au moins aussi efficaces et seront soumis aux mêmes critères de contrôle des produits de santé que ceux qui s'appliquent en France.
Cela pourrait paraître évident ; pourtant, plusieurs scandales ont conduit à montrer du doigt des laboratoires chinois. Quand on sait que la Chine est en train de devenir la pharmacie de la planète, on ne peut que s'en inquiéter. Il ne me semble donc pas superflu d'insister sur ce point : ce n'est pas l'attractivité du coût des médicaments qui doit inciter les laboratoires défaillants à s'approvisionner auprès de telle ou telle entreprise, mais leur efficacité et leur sûreté pour les patients.