Entre 8 millions et 11 millions de personnes aident un proche en situation de dépendance. Leur rôle est essentiel : elles contribuent fortement au maintien à domicile des personnes dépendantes. Le vieillissement et la perte croissante d'autonomie de la population renforceront encore, à l'avenir, le rôle fondamental des proches aidants, ce qui fera de la question un enjeu sociétal et social majeur.
Afin de répondre à ce problème, l'article 45 prévoit l'indemnisation du congé du proche aidant, ce dont nous nous réjouissons. Ainsi, il ouvre le droit à une allocation journalière versée pendant une durée équivalente à trois mois de travail sur l'ensemble de la carrière. Le montant de cette allocation, qui sera déterminé par décret, pourrait être équivalent à celui de l'allocation journalière de présence parentale, soit 52 euros par jour pour une personne seule et 43 euros par jour pour une personne vivant en couple. L'allocation sera assujettie aux prélèvements sociaux.
L'article 45 est le bienvenu, mais la limitation du congé à trois mois ouvrés sur l'ensemble de la carrière semble trop restrictive par rapport à l'activité réelle des proches aidants. En outre, si les règles de non-cumul peuvent se justifier pour certaines prestations, tel n'est pas le cas s'agissant du complément et de la majoration de l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé.
Vendredi dernier, je me suis rendue à un café des aidants. Pour les personnes les plus âgées qui s'occupent de leur conjoint, la fatigue est bien présente. Le décès de la personne est difficile à gérer. Être proche aidant, c'est un véritable engagement, un parcours du combattant, qui implique un changement de vie pour l'ensemble de la famille.