… dix ans au cours desquels nous avons assisté à une chute drastique de l'attractivité des postes de médecins dans certaines disciplines – d'où l'essor de l'intérim médical – , mais aussi des postes de soignants : 400 000 infirmières sont diplômées mais n'exercent pas ce métier, tandis que les aides-soignants sont à bout de force dans nombre d'hôpitaux.
Nous pouvons partager ce constat. Dans une certaine mesure, nous devons tous l'assumer et nous en sommes tous tributaires. Les efforts d'économies qui ont été demandés aux hôpitaux font aujourd'hui place à une politique résolument tournée vers l'avenir. En tant que médecin hospitalier, rapporteur général du budget de la sécurité sociale et membre de la majorité, je salue les annonces faites par le Gouvernement, car elles apportent des solutions importantes. Je ne prétends pas qu'elles sont totalement suffisantes, et personne ici ne peut se gargariser ni affirmer que demain, l'hôpital public se portera formidablement. Cependant, nous pouvons prendre acte, ensemble, que le Gouvernement a tenu compte des difficultés inhérentes à l'hôpital, et qu'il propose des solutions budgétaires ambitieuses.
Mme la secrétaire d'État a parlé des budgets. Pardonnez-moi de revêtir un instant ma blouse blanche pour vous dire ce que masquent les chiffres. Derrière les chiffres, il y a un service où tous les matins, vous trouvez, dans le couloir, un brancard venant des urgences, avec un malade n'ayant rien à faire là ; malheureusement, le service spécialisé qui aurait dû l'accueillir était plein.