Pour notre part, nous éprouvons une grande fierté à soutenir cette proposition de loi. C'est une fierté dans la mesure où elle constitue un signal fort adressé aux jeunes, public par trop délaissé par un Gouvernement et une majorité qui voient dans le service national universel l'alpha et l'oméga de leur politique à destination de la jeunesse alors qu'il s'agit d'un dispositif peu à même d'atteindre les objectifs qui lui sont assignés et de lutter contre les inégalités.
Lors des auditions menées pour enrichir ce texte, les acteurs se sont interrogés sur la mise en oeuvre du projet et les moyens mis à disposition par les pouvoirs publics, en particulier par l'État – car c'est bien de cela dont il s'agit –, mais ils ont tous salué sa pertinence. Preuve que lorsque l'on veut être réellement utile à la jeunesse, il n'y a nul besoin d'uniforme ou de salut au drapeau.
Comme l'a rappelé notre rapporteur, cette proposition de loi prend appui sur une initiative née dans l'Aisne qui s'inscrit dans le pacte pour la réussite de la Sambre-Avesnois-Thiérache signé il y a un an par Mme Jacqueline Gourault, en présence du Président de la République lui-même, signe qu'au sein de l'exécutif l'idée a suscité un intérêt certain, expérimentation menée sur le terrain dont les premiers résultats donnent pleine satisfaction
Les lycéens qui en bénéficient ne s'y sont pas trompés puisque plus de 83 % d'entre eux plébiscitent la mesure et mettent en avant les bénéfices qu'ils tirent des apprentissages et des révisions réalisées dans un cadre collectif, notamment en termes de motivation.
D'abord réticents, les proviseurs, enseignants et les personnels de l'éducation nationale ont accepté d'être associés au processus d'expérimentation et ont adopté, eux aussi, un dispositif qu'ils estiment tout à fait pertinent et complémentaire de leurs enseignements.
De leur côté, les moniteurs d'auto-école, qui pouvaient s'inquiéter d'une éventuelle concurrence et donc d'un manque à gagner, ont rapidement saisi l'intérêt que représentait ce projet pour la pérennité de leur entreprise. En effet, en nouant des partenariats avec les établissements scolaires, ils se mettent en position de retrouver une clientèle qui s'éloignait de leurs établissements au profit de l'apprentissage en ligne, de valoriser la qualité de leur enseignement et de démontrer la nécessité de leur accompagnement pour la réussite à l'examen.
À ce stade, on ne peut que se demander pourquoi ce qui fonctionne dans l'Aisne ne fonctionnerait pas ailleurs. Quand une idée est bonne, quand un dispositif est pertinent à l'échelle d'un territoire, il ne doit pas y avoir d'obstacle à son extension.
Il s'agit pour nous d'un bel objectif, qui s'inscrit dans la continuité du parcours de sensibilisation à la sécurité routière à l'école primaire et au collège. Il s'agit aussi d'une belle ambition, si l'on considère le caractère incontournable du permis de conduire pour l'accès à l'emploi mais également aux pratiques culturelles et sportives, en particulier pour les jeunes résidant en milieu rural où, bien souvent du fait de la distance et du manque de moyens de transport, l'accès à l'auto-école est malaisé.
Nous tenions aussi à souligner l'intérêt de cette mesure en matière de gain de pouvoir d'achat pour les jeunes et leurs familles puisque le reste à charge est de 30 euros, soit 10 % du coût moyen de l'examen du code.
Je vous invite donc, chers collègues, à apporter un large soutien à cette proposition de loi.