Intervention de Sandrine Josso

Réunion du mercredi 27 novembre 2019 à 9h35
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Josso :

Au sein du groupe Libertés et Territoires, nous considérons la mobilité comme une question essentielle car nous savons qu'elle peut être difficile dans certains de nos territoires et nous avons conscience des obstacles socio-professionnels qu'elle engendre lorsqu'elle n'est pas garantie. Le permis de conduire est un passeport d'insertion dont l'absence peut devenir un véritable frein à l'emploi, en particulier dans les zones rurales. À titre d'exemple, en 2018, sur les 2,6 millions d'offres déposées à Pôle emploi, 15,7 % exigent la détention du permis B. Aujourd'hui, la voiture demeure le moyen de transport privilégié de nos concitoyens. Or le coût du permis de conduire représente une charge importante dans le budget des familles puisqu'il se situe en moyenne entre 1 600 et 1 800 euros.

Pour toutes ces raisons, nous accueillons avec intérêt votre proposition d'inscrire l'enseignement théorique du code de la route au lycée.

Vous avez raison de le souligner, monsieur le rapporteur, depuis plusieurs années, l'école a intégré progressivement la sensibilisation et l'éducation à la sécurité routière, allant jusqu'à délivrer des attestations comme l'ASSR. Néanmoins, nous nous interrogeons sur la capacité de l'école à accomplir des missions toujours plus importantes. Si nous estimons qu'elle est le lieu idéal pour donner les meilleures chances, nous craignons qu'on ne lui en demande trop. L'expérimentation actuellement menée en Thiérache nous incite à étudier cette option mais son caractère trop récent nous empêche de dresser un vrai bilan.

Nous serions curieux de connaître les retours des parties prenantes, notamment des professionnels ainsi que la position des régions qui participent au financement. En outre, nous aurions souhaité savoir comment vous envisagez l'intégration de cet enseignement dans le temps scolaire et son aménagement.

Nous accueillons favorablement l'amendement de réécriture de l'article 1er que vous avez déposé, monsieur le rapporteur. À ce stade, il nous paraît en effet raisonnable de nous en tenir au cadre de l'expérimentation. Attendons d'avoir des retours plus étayés de ce dispositif pour en évaluer la véritable efficacité.

Nous insistons toutefois sur la nécessité de proposer un calendrier précis pour anticiper une généralisation rapide au cas où ces expérimentations seraient concluantes afin de ne pas créer de différences, voire d'inégalités, selon les lycées et les territoires.

Enfin, il nous paraît essentiel que l'enseignement du code de la route et de la conduite intègre un volet consacré à l'écologie en sensibilisant les apprentis conducteurs aux alternatives à la voiture.

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