Il me faut manifestement enfoncer le clou : ce texte n'est pas la loi EGALIM 2 ! Il a pour objet, pour ce qui est en tout cas de son article 2, de renforcer l'information sur une alimentation sûre, saine et durable.
En ce qui concerne le miel, certains producteurs ont d'ores et déjà pris certaines mesures. Et nos PME, quant à elles, travaillent très bien. Mais contrairement à ce que l'on pourrait croire, c'est souvent au bord des routes ou sur les petits marchés que le miel frauduleux est vendu par des gens que les consommateurs ont spontanément tendance à prendre pour des apiculteurs locaux, ce qui n'est pas du tout le cas, et que la DGCCRF n'a pas les moyens de contrôler.
S'agissant des produits fermiers, on ne doit pas formater les goûts : ils participent d'une alimentation qui conserve toutes ses valeurs nutritives. Il en est ainsi du reblochon, notamment, dont la qualité doit être sauvegardée ; c'est en tout cas ce que souhaite le consommateur. Les produits fermiers sont, par définition, des produits vivants : ils n'auront pas le même goût d'une saison à l'autre ou suivant la qualité du lait.
En ce qui concerne la loi EGALIM, vos propos sont durs à entendre : nous avons tous travaillé à l'élaboration de cette loi, et nous en attendons tous avec impatience les effets positifs. Mais la situation s'est dégradée pendant quarante ans : n'affirmons donc pas, au bout d'un an seulement, que les dispositifs prévus dans la loi n'ont pas fonctionné. Cette loi avait pour objet d'inverser la construction des prix. À cet égard, la commission d'enquête dont M. Thierry Benoit était le président et M. Grégory Besson-Moreau le rapporteur a bien démontré que la situation tenait à la toute-puissance de ces quatre centrales d'achat, et que c'est là-dessus que devait porter notre combat de demain. Mais on sait que l'économie est toujours plus rapide que le législateur : à nous de ne pas donner du grain à moudre aux distributeurs en leur permettant de contourner la loi. De fait, la politique ne peut pas tout.