Il faut savoir que dans la mesure où la recherche publique officielle ne s'est pas saisie du sujet du cannabis pendant longtemps, ce sont essentiellement les producteurs illégaux et les entreprises étrangères, dont le premier débouché est celui du cannabis dit récréatif, qui ont travaillé sur la génétique des semences. Cette situation n'est pas satisfaisante, et il me semble que, si l'on souhaite expérimenter l'usage médical, il est pertinent de proposer de développer une filière agricole nationale parfaitement contrôlée. La production du cannabis médical exige plus de précautions que celle du chanvre : il faut que les cultures soient préservées de tout pesticide, et également protégées pour éviter que certains viennent s'y servir pour leur usage personnel. Certes, beaucoup de médicaments utilisés en France sont importés. L'expérimentation prévue sur deux ans sera dans ce cas, mais ce pourrait être l'occasion de mobiliser nos compétences agronomiques pour développer une production en France. Nous n'avons auditionné que des laboratoires privés, intéressés au sujet, mais l'INRA pourrait intervenir dans la recherche sur l'optimisation de la plante.