J'en viens à ma question, monsieur le Premier ministre. Elle porte, vous l'imaginez, sur l'avenir de notre droit à la retraite, que nous aurions les moyens de conforter, mais qui a été déjà très abîmé. Ce jeudi, partout en France, à l'appel de plusieurs organisations syndicales, auront lieu des arrêts de travail massifs et de grandes manifestations. Depuis des mois, vous donnez le sentiment de faire joujou avec nos retraites. Depuis des mois, vous semez l'inquiétude pour tout argument. Depuis des mois, vous tentez de préparer l'opinion à une régression sociale majeure. Depuis des mois, vous essayez d'imposer un grand chamboule-tout des retraites, en jouant sur tous les paramètres : travailler plus longtemps, réduire les pensions, individualiser les droits.
Le monde du travail ne veut pas d'un droit rabougri. Il ne veut pas de ce système dangereux. La France en a marre de la casse sociale !
Monsieur le Premier ministre, vous semblez hésitant – avec raison, d'ailleurs. Allez-vous enfin entendre raison, cesser les opérations de dénigrement, ranger votre mauvais brouillon et ouvrir de véritables discussions ?