Ma question s'adresse à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères. La Bolivie connaît depuis six semaines une période de violences politiques, qui a causé la mort de dizaines de personnes. Le 10 novembre, sous la pression conjointe de l'opposition et de l'armée, le président Morales a quitté ses fonctions. Menacé, il a dû se réfugier à l'étranger alors qu'il venait d'annoncer le retour aux urnes.
Pendant toute la campagne électorale, l'opposition d'extrême droite a agité le spectre de fraudes et alimenté un mouvement insurrectionnel de contestation des résultats en s'appuyant sur les doutes émis par l'Organisation des États américains qui, aujourd'hui, a enfin avoué n'avoir aucun élément probant en la matière.
Mais le mal est fait et le peuple bolivien a été précipité dans un déchaînement de violence et de racisme contre les populations indigènes. On a vu des élus et des citoyens humiliés et tabassés, des bâtiments administratifs incendiés, des convois mortuaires chargés par la police.
Aujourd'hui, la priorité est de ramener la paix en Bolivie pour que la démocratie et l'État de droit reprennent le dessus. Les députés communistes vous posent donc trois questions, monsieur le ministre.
Premièrement, quelles sont les initiatives diplomatiques engagées par la France pour appuyer les démarches de l'envoyé spécial du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, qui a pour mission de créer les conditions d'un dialogue national pour résoudre politiquement ce conflit ?
Deuxièmement, la France, en tant que membre du Conseil de sécurité, va-t-elle saisir le Comité des droits de l'homme de l'ONU pour faire toute la lumière sur les violences perpétrées en Bolivie afin de mettre au jour les responsabilités de chacun ?
Troisièmement, quelles initiatives la France compte-t-elle prendre avec l'ONU et l'Union européenne pour garantir que le scrutin présidentiel décidé le 23 novembre soit transparent, démocratique et donc légitime ?