Je ne vous étonnerai pas en disant que le groupe Socialistes et apparentés votera pour la motion présentée par Dominique Potier.
J'insisterai sur un argument essentiel : il s'agit à nos yeux d'une nouvelle occasion manquée.
S'agissant d'abord de la conception du débat parlementaire, nous étions nombreux à avoir entendu durant la campagne présidentielle que cette nouvelle majorité, si elle advenait – et elle est advenue – , travaillerait avec les uns et les autres, sans oeillères ni sectarisme, mais dans un esprit d'ouverture : « Bienvenue à toutes les bonnes idées, d'où qu'elles viennent ! » Parfait : nous avons adhéré à cela ; nous trouvions que c'était une démarche intéressante – nouvelle, sans doute – , et nous espérions qu'elle serait efficace.
Or quel est le résultat ? Nous en voyons une nouvelle expression : vous avez fermé la porte à des amendements et même à des propositions qui auraient pu enrichir le texte.
Si cela ne tenait qu'à ce texte… mais non ! On trouve de nombreux autres exemples allant dans le même sens. Ainsi, nous allons défendre la semaine prochaine, le 12 décembre, plusieurs propositions de loi dans le cadre de notre niche parlementaire. Or les résultats en commission sont bien loin des espérances que vous aviez fait naître ! Presque tous nos textes ont été rejetés – ou du moins dépecés, vidés de leur contenu.
J'en viens au fond. Il y a aujourd'hui dans le monde agricole une réelle désespérance. Il y avait une attente extrêmement forte après les états généraux de l'alimentation. Vous aviez là l'occasion, comme l'a dit Dominique Potier, d'envoyer des signaux concernant l'agriculture de groupe, la déforestation importée, les revenus peut-être – bref, il y avait matière à avancer. Or, je le répète, ce n'est pas le rendez-vous que vous nous proposez.