Nous restons dans le même débat. Le consommateur, ou le « consomm'acteur » – comme vous l'avez appelé, monsieur le ministre – , a bon dos. Depuis un demi-siècle, en France, en Europe et dans le monde, mais surtout en France, pays qui a inventé la grande distribution, celle-ci a permis au consommateur d'avoir des produits variés et à profusion, en provenance du monde entier. C'est là son premier avantage, le deuxième étant d'avoir pu proposer ces produits à des prix défiant toute concurrence. La loi de modernisation de l'économie, en particulier, a exacerbé la concurrence et déclenché une guerre des prix dans laquelle se sont lancés les grands distributeurs, Carrefour, Leclerc et consorts. Depuis un demi-siècle, le pauvre consommateur, dans ce pays, se fait donc « balader » : dans les rayons de la grande distribution, on lui vend ce qu'on veut bien lui vendre.
Dans ces conditions, la proposition de loi me semble complémentaire de la loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, dite EGALIM, dont le Conseil constitutionnel a sanctionné quelques dispositions.
Lorsqu'un produit contient moins de 50 % de matière brute d'origine française, il ne peut être dit « produit en France » ou « fabriqué en France » : c'est à quoi tend mon amendement. Celui-ci vise donc à éclairer le consommateur, précisément pour en faire, monsieur le ministre, un acteur dans son achat. Nos filières agroalimentaire et agricole s'en trouveraient revivifiées.