Pardonnez-moi, madame la rapporteure, mais je ne peux pas être d'accord avec la position que vous avez exprimée ni avec votre amendement.
Je souhaite que l'Assemblée revienne à l'écriture de la loi EGALIM telle qu'elle avait été retenue l'année dernière : c'est, me semble-t-il, le plus important. En effet, on peut tout à fait être éleveur et produire du fromage fermier sans pouvoir l'affiner dans son exploitation. Je mentionnerai quelques exemples qui ont été portés à ma connaissance.
Comme je l'indiquais précédemment, 750 producteurs – sur environ 6 400 – appartiennent à une filière AOP. La Bourgogne, dont est originaire M. Rebeyrotte – ici présent – , perpétue une tradition d'affinage : au moins quatre affineurs localisés en Bourgogne travaillent avec les producteurs laitiers de la région. Seuls deux d'entre eux, néanmoins, affinent des fromages AOP. Les deux autres affinent exclusivement des fromages fermiers hors AOP – je songe notamment à la fromagerie La Racotière, qui en affine 95 %. L'adoption en l'état de l'article 3 ferait perdre le label « fermier » à ces fromages.
De la même façon, dans le Béarn, terre d'élection de M. Lassalle, deux tiers des fromages fermiers sont affinés hors des exploitations et ne sont pas AOP.