Si, c'est un échec ! Une étude publiée aujourd'hui par l'UFC-Que Choisir, par exemple, montre qu'un chèque en blanc d'1,6 milliard d'euros a été signé à la grande distribution et qu'il s'est accompagné de hausses de prix pour les consommateurs sur les pâtes à tartiner, les sodas, les fromages râpés, etc. D'un autre côté, le prix du blé a baissé de 21 % et celui du lait de 5 % depuis les états généraux de l'alimentation ! Le prix du lait est inférieur de 15 % au prix de production, ce décrochage atteignant 14 % pour la viande et 8 % pour les abricots !
En même temps que vous prônez la relocalisation et la montée en gamme – cette politique du « en même temps » dont vous êtes les fidèles partisans – , il a été décidé la semaine dernière, dans le panel hormones, de doubler le volume d'importations de viande bovine des États-Unis, y compris celle nourrie avec des litières de volaille. On a également signé l'accord de libre-échange avec le Canada, et celui avec le MERCOSUR – le Marché commun du Sud – se dessine. Des questions me viennent, monsieur le ministre : l'accord du panel hormones sera-t-il examiné par notre assemblée ? aurons-nous notre mot à dire sur le doublement des importations de viande bovine en provenance des États-Unis ?
Oui à une loi sur l'étiquette du miel et l'affinage du fromage, mais elle ne résoudra pas le problème central, celui du prix : si nous voulons que l'agriculture française monte en gamme et si nous voulons sauver nos paysans, voici la réponse : les prix, les prix, les prix, les prix.