Vous soulevez un point fondamental sur l'organisation pyramidale et comment nous pouvons inciter à devenir chef de projet ou directeur de projet. Nous avons touché du doigt cette difficulté de manière très concrète dans l'une des administrations dont nous avons accompagné la transformation. Nous avons bâti une organisation où il n'y a plus de chefs de bureau. Les fonctionnaires nous ont dit : « Je veux bien demain devenir chef de projet. Mais « chef de bureau » est une position statutaire. Et pour devenir sous-directeur, il faut avoir été chef de bureau ».
Je comprends ces réflexes. Nous avons travaillé avec la direction générale des finances publiques (DGFP) et la direction des ressources humaines (DRH) du ministère pour que demain, les fonctions du directeur de projet, qui n'est pas toujours dans une position managériale, soient valorisées sur le plan du développement de la carrière et du parcours. À mesure que nous travaillons à la transformation interne des administrations, nous nous heurtons à des réticences de ce type et nous y apportons des réponses. C'est la raison pour laquelle ce n'est pas uniquement la structure que nous voulons transformer. Nous modifions la culture, la formation et la gestion des ressources humaines associées. Cela fait partie des sujets sur lesquels nous travaillons pour rendre les fonctions de « directeur de projet » et « chef de projet » attractives. Elles doivent s'inscrire dans un parcours de carrière.
L'application en question, effectivement, c'est nous qui l'avons développée. C'est une application de suivi de la bonne exécution des réformes. Il ne s'agit ni d'une application secrète, ni d'une application qui vise à évaluer les ministres. Il s'agit d'une application qui recense, par ministère, l'ensemble des réformes sur lesquelles il s'est engagé, les résultats attendus et le taux d'avancement des réformes. C'est une application ouverte naturellement aux membres du Gouvernement, à leurs équipes et aux chefs de projet. Ces derniers renseignent l'application et indiquent aussi les difficultés qu'ils rencontrent.
Nous avons souhaité développer un tel outil pour permettre un fonctionnement ministériel et interministériel plus fluide. Il simplifie également le travail, parce que les dispositifs de reporting sont parfois très lourds si nous multiplions les documents Excel et les échanges de notes. Nous avons privilégié une approche un peu différente.